Notre propos veut se situer à la source même de l'émerveillement de la liturgie. En prenant suffisamment de recul par rapport à certaines initiatives artistiques insuffisamment mûries, comme de certaines maladresses ou précipitations pastorales, il faut faire aujourd'hui, pensons-nous - car on ne la fera jamais assez -, une théologie de la liturgie elle-même ; car, dans sa richesse d'expression, la liturgie est à la fois le kaléidoscope qui prismatise toute rencontre avec le Mystère et l'indice de la Beauté le plus certain qui soit au monde. La méthode que nous suivrons ici ne sera pas cartésienne, sans doute ; mais comment pourrait-elle l'être en de telles matières ? Elle sera expérimentale, intuitive, méditative, impressionniste, circulaire ; homogène à son objet, elle sera elle-même, en un mot, d'ordre artistique. Au commencement d'un siècle nouveau, un demi-siècle après le second concile du Vatican, nous espérons que, secrètement nourries par l'émerveillement devant « la Lumière qui divinise » et le Son qui nous parvient déjà, ces pages pourront susciter une réflexion, une admiration nouvelle pour la liturgie et, tout aussi secrètement, peut-être, réparer et préparer les formes artistiques dont elle a besoin.