Ce livre n'est pas une étude d'histoire de l'art. C'est le livre d'un amateur de peinture, c'est-à-dire d'un collectionneur de sujets. Intérieurs d'églises, de maisons, natures mortes, paysages : le choix de tableaux s'est porté sur la constance de dispositifs dans la peinture hollandaise du XVIIe siècle. J'ai tenté ici d'expliquer à partir de quelques tableaux une prédilection de sujets : le bonheur des mises au point stylistiques qui font le portrait de ce monde.
La dernière fiction à laquelle ce monde peint nous porte est une idée de sa cohérence et d'un aboutissement naturel des plans larges (paysages) dans des assemblements de détails : la nature morte est un paysage. Il suffit à cette transformation le filtre imaginaire de la maison, de l'intérieur d'église - un prisme qui égalise le jour, une cage permettant d'en épeler les corps en détails.
Rêverie courte : celle de la chambre et du silence, des clefs pendues à la porte, des choses éparses sur le tapis de table : du théâtre intime et de sa lumière privée. Cet arrêt du jour éclaire, soutient, épèle en quelque sorte tout le dispositif de ce livre : le dispositif d'objets est l'appareil imaginaire de l'écriture ; l'idée de son bonheur.