La Mémoire du lecteur
Essai sur Albertine disparue et Le Temps retrouvé
Comment lire un livre de trois mille pages sans en oublier au fur et à mesure la majeure partie ? À la fin de son immense roman, Proust exige de son lecteur qu'il se remémore jusqu'aux premières pages du premier volume. Aussi construit-il un dispositif inédit dans la littérature de son temps, un vaste bâtiment de mémoire que l'on peut parcourir sans se perdre grâce aux rappels narratifs, à la structure allégorique, à l'architecture même du roman. Ce bâtiment cache quelques pièces obscures où se concentre l'oubli du lecteur mais où naît aussi la possibilité d'un souvenir par-delà l'oubli : la réminiscence. Ces données sont rattachées au concept de mémoire contextuelle dans un essai qui fait appel à la théorie littéraire et aux sciences humaines.