La découverte de la structure de l'ADN, en 1953, a tout changé.
La biologie est devenue moléculaire, et l'idée que tout ce qui
constitue un individu se trouve «écrit» dans ses gènes s'est
répandue comme une traînée de poudre. Une métaphore plus
fameuse encore que celle du «livre de la vie» s'est imposée
récemment : le «gène égoïste», selon laquelle nous serions les
esclaves de nos gènes, lesquels nous utiliseraient à seule fin de
se reproduire.
À ces idées fausses, et étroitement réductionnistes, Denis Noble
oppose une autre métaphore, celle de la «musique de la vie».
Les gènes sont déterminés par l'organisme et son environnement
autant qu'ils le déterminent. Dans ce schéma plus libre et
plus ouvert, l'organisme biologique, loin d'être l'esclave de ses
gènes, est une combinaison harmonieuse de chaînes de causalité
multiples - un orchestre sans chef d'orchestre, qui jouerait une
partition sans compositeur...