Dans la civilisation chinoise, le culte de la mémoire prend souvent des formes qui
n'accordent pas aux constructions prestigieuses des temps révolus la même
déférence que celle qui a conduit l'Europe moderne à inventer la notion
de patrimoine. Le livre de Zhang Liang s'attache à dévoiler et à comprendre
les liens profonds et originaux qui unissent les Chinois à leur architecture ancienne
et au patrimoine national. L'auteur, à travers des exemples historiques prestigieux
et des analyses précises de cas de restauration urbaine, trace une histoire vivante
des rapports conflictuels qui ont opposé, durant tout le vingtième siècle,
les défenseurs d'une conservation rigoureuse du patrimoine architectural chinois
et les «modernes» qui, poussés par la ferveur politique, ont préféré sacrifier
les traces du passé pour mener la Chine vers le futur.
Évoquant des figures importantes comme Zhu Qiqian ou Liang Sicheng, l'auteur
nous montre le long combat, plus que jamais d'actualité pour Pékin,
pour la défense et le respect des constructions anciennes et la reconnaissance
d'un urbanisme modéré sachant adapter les caractéristiques
architecturales traditionnelles aux exigences de l'urbanisme moderne.