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« Vous tenez dans les mains un film de Pier Paolo Pasolini. C’est-à-dire un explosif. Rospo et ses amis, dans La nebbiosa (on parle aujourd’hui de « nébuleuses terroristes ») forment une bande de losers : Ces pilleurs, ces violeurs, ces voleurs, ces profanateurs, à l’instant où la nausée est à son comble, que le lecteur, c’est-à-dire le spectateur commence à parfaitement les haïr, voilà que Pasolini, par leurs rires, par leur naïveté, par leur douleur aussi, par leur abandon surtout, parvient in extremis à nous rappeler qu’ils sont : des enfants. Et il nous dit ceci, que l’enfance est une longue nuit, que l’enfance, que l’adolescence ne sont pas la vie, mais son hideux brouillon, son nauséeux laboratoire, et que seuls ceux qui n’en ont eues aucune sont en mesure de pouvoir les regretter. » Yann Moix