Xavier de Montépin (1823-1902)
"Au moment où commence notre récit, c’est-à-dire le 3 septembre de l’année 1861, à trois heures du soir, une femme de vingt-six ans à peu près suivait la route conduisant de Maisons-Alfort à Alfortville. Cette femme, simplement vêtue de deuil, était de taille moyenne, bien faite, d’une beauté attrayante.
Des cheveux d’un blond fauve s’enroulaient en grosses torsades sur sa tête nue. Dans son visage d’une pâleur mate, brillaient de grands yeux aux prunelles d’un bleu sombre. La bouche était petite ; les lèvres bien dessinées, d’un rouge cerise mûre, s’entrouveraient sur des dents éblouissantes.
De la main droite, elle tenait un bidon de fer-blanc à anse mobile ; de la main gauche, elle serrait la menotte rose d’un bébé de trois ans environ qui marchait à pas lents en tirant derrière lui, par une ficelle, un petit cheval de bois et de carton."
Jeanne Fortier a perdu son mari dans un accident de travail. Elle parvient à élever ses deux enfants grâce à la place de gardienne à l'usine dans laquelle son époux est mort. Malheureusement, le directeur lui signifie qu'elle ne convient pas à l'emploi. Jacques Garaud, le contremaître, lui fait des avances mais Jeanne l'éconduit. La vengeance n'est pas loin...