Depuis toujours, l'Empire du Milieu a concentré une population humaine extrêmement abondante
et diversifiée. Cette masse démographique a tenté des expériences symboliques dans
tous les domaines de la spiritualité et de la technicité. Les découvertes classiques rapportées
par Marco Polo et les voyageurs médiévaux (boussole, poudre à canon, papier, soie, gouvernail)
furent précédées d'innombrables autres qui marquèrent l'histoire des hommes : écriture,
agriculture, divinités, temples, feu, arc.
La Chine constitue un laboratoire gigantesque où tout fut rendu possible, depuis nos plus
anciennes origines jusqu'aux coutumes actuelles. Cette densité affecta tout autant les tendances
anatomiques progressives (Homo erectus, Homo floresiensis, Homo sapiens) selon
lesquelles s'organisait notre modernité physique, les échanges géniques internes y étant spécialement
fréquents.
Placée désormais dans le jeu du devenir mondial, la Chine revendique aussi légitimement
son propre passé aux dimensions insondables et aux acquis constants.
Pour le philosophe de l'Histoire, la Chine se présente comme un laboratoire, en grandeur
réelle, où tous les phénomènes humains se succèdent en ordre logique, des premiers foyers
aux arts pariétaux, nous livrant ainsi les clefs de la conscience humaine.