La Tendresse, une litanie poétique, de très longues phrases et peut-être une seule phrase coupée par de petites respirations qui forment des pans ou des parties, centrées autour d’un « un » ni nommé, ni défini.
D’entrée, on partage une sorte de gestation mystérieuse, ce serait le dialogue secret d’une femme enceinte avec un « un » diffus. Puis se poursuit l’étirement de ce fil qui lie le « un » à soi, et La Tendresse s’explore dans cette capacité à surmonter la séparation, à en déjouer les vides et les trous noirs quand le « un » devient autre que soi mais pas seulement et pas vraiment entièrement, ces moments où l’on peut réussir à conserver des bribes, la gratitude exprimée à la vie, sous-jacente.
Des pensées qui traversent ce que voit le regard et ce qu’entend l’oreille, cris d’enfants, l’espace de la nuit, des figures maigres et misérables, dans la tête posée sur la main, dans le geste d’écrire, « les mots sont une lente procession d’insectes, j’entends leur grésillement ».
Cette capacité qu'a Jacques Ancet de fonctionner en cercles concentriques jusqu’à une moelle commune à tous mais que personne n’avait atteinte comme il le fait, avec cette méticulosité du mot, cet abandon et cette acceptation de laisser monter en soi ce qui bouleverse.
Christine Jeanney, dans Pages à Pages
Le cycle complet :
1. L'incessant
2. La mémoire des visages
3. Le silence des chiens
4. La tendresse
Le site de Jacques Ancet
http://jacques.ancet.pagesperso-orange.fr
Sa page auteur
http://publie-net.com/staff/all/jacques-ancet/
Disponibles en papier : Le silence des chienset La tendresse