La transaction
Comment penser la politique sans repenser l'essence de l'opinion ? Mais comment être encore « philosophe » si l'on accorde que la doxa manifeste quelque chose de la vérité du monde ? Statuer sur ce dilemme demande que soit interrogée la tradition de la philosophie dans sa relation à la politique.
D'abord en réhabilitant l'idée d'un sens commun à tous, dont le partage passe par la confrontation des opinions énoncées dans des jugements discordants. Existence partagée supportant hors d'elle de l'impartagé, la démocratie vit sous la condition que libre voix soit inconditionnellement accordée à l'expression des opinions. Ensuite, en donnant à cette existence démocratique, irréductible à un régime, son concept, la transaction.
La transaction désigne à la fois une action de reliaison entre des pôles opposés inconciliables et les objets transactionnels dans lesquels se cristallise cette action de façon aléatoire et provisoire. La démocratie n'est rien d'autre que le mouvement qui va de l'action à l'objet qui la fixe puis de l'objet à l'action qui le défait.