«Elle s'appelait Lise et c'était ma
grand-mère». Ainsi commence l'histoire
romanesque, touchante et tragique
d'une femme qui aspirait à être aimée
et à aimer, qui avait décidé d'être libre
et qui, peu à peu, s'est trouvée vaincue
et acculée à la mort. Mais avant de se
passer une corde au cou, se sentant
méconnue, elle a tenu à témoigner du
parcours de son existence dans un coin
de campagne de la Thiérache à une
époque marquée par les guerres, et au-delà
d'elle, pour toutes les femmes qui, comme elle, ont fini par
être écrasées par leur entourage et les circonstances de la vie.
Cette histoire, c'est donc d'abord elle qui l'a écrite pour témoigner
de ce qu'elle avait vraiment vécu et se faire reconnaître de tous
les hommes auxquels elle s'était confrontée, engoncés dans leur
prétendue supériorité.
Par-delà ce destin singulier, cette chronique réveille aussi
toute une époque, éclaire un milieu, et constitue une tranche
d'histoire vécue dans un coin de la France de la première partie
du XXe siècle. Au passage, on y trouvera matière à méditer sur ce
qu'on appelle la folie et la manière dont elle peut se saisir de chacun,
avec son dramatique engrenage.
On se constitue toujours à travers autrui, par transmission
ou élection. Grande loi universelle de la sympathie et de l'amour.