Trop souvent les autobiographies deviennent des constructions
de fantaisie. Il semble que l'être humain soit tellement désireux
de se peindre une existence différente de celle qu'il a vécue, qu'il
l'embellit, souvent malgré lui. Il faut donc considérer La Vie sans fards
comme une tentative de parler vrai, de rejeter les mythes et les idéalisations
flatteuses et faciles.
Voici peut-être le plus universel de mes livres. Il ne s'agit pas seulement
d'une Guadeloupéenne tentant de découvrir son identité en
Afrique ou de la naissance longue et douloureuse d'une vocation d'écrivain
chez un être apparemment peu disposé à le devenir. Il s'agit d'abord
et avant tout d'une femme aux prises avec les difficultés de la vie. Elle
est confrontée à ce choix capital et toujours actuel : être mère ou exister
pour soi seule.
Je pense que La Vie sans fards est surtout la réflexion d'un être humain
cherchant à se réaliser pleinement. Mon premier roman s'intitulait
En attendant le bonheur, ce livre affirme : il finit toujours par arriver.