L'usage du terme «ghetto» dans les nombreux discours politico-médiatiques
conduit à prendre au sérieux les risques sociaux, écologiques et politiques que les
villes encourent suite aux processus de ghettoïsation qui les touchent en ce début
de XXIe siècle.
La ville d'aujourd'hui s'éloigne de plus en plus de la ville historique, à taille
humaine et aux frontières bien délimitées, et prend le chemin d'une ville informe,
fractale, s'étendant à l'infini et où les flux franchissent les frontières nationales.
Mais loin d'être ouvert, lisse et sans entraves, le monde urbain contemporain est à
la fois marqué par une forte mobilité et par le principe séparatif. Les ségrégations
sont devenues dans la ville d'aujourd'hui un élément omniprésent, séparant riches
et pauvres, classes ouvrières et classes moyennes, étrangers et nationaux, chômeurs
et actifs, élites mobiles et indigents sédentaires, ou encore croyants et non-croyants.
Aussi est-il possible de repérer toute une série d'espaces bien identifiés,
circonscrits, voire ghettoïsés : centres-villes gentrifiés, edge cities, quartiers bourgeois,
gated communities, Megachurches, bidonvilles, cités HLM précarisées...
S'appuyant sur de nombreux exemples français et étrangers, La ville au risque
du ghetto propose une analyse de ces espaces urbains en proie à la ghettoïsation,
s'interrogeant ainsi sur le risque qu'ils peuvent représenter pour la cohésion et le
développement durable des ensembles urbains, ainsi que pour le dialogue et la
compréhension entre tous les êtres humains.
Cet ouvrage s'adresse aux chercheurs, aux étudiants et aux enseignants en
sociologie et en sciences humaines intéressés par cette question, mais aussi à
tous les professionnels concernés par l'aménagement du territoire.