Désormais omniprésent, l'étalement urbain combiné à la recomposition des
villes remodèle la géographie fabriquant des territoires hybrides, ni urbains,
ni ruraux. À partir de l'analyse du cas français, mais considérant aussi l'Amérique,
l'Asie et l'Afrique, l'ouvrage étudie les effets conjoints des infrastructures
routières, des lotissements pavillonnaires et des centres commerciaux.
Attentif aux conséquences morphologiques, économiques et sociales,
l'auteur révèle les convergences planétaires autour d'un urbanisme de
secteurs et d'une ville franchisée. Ce qualificatif doit s'entendre dans le sens
commercial des villes saisies par les logiques du marketing mais aussi dans
l'acceptation domaniale du terme, à savoir la privatisation progressive d'espaces
toujours plus vastes. Dénonçant ces environnements sécurisés, de
moins en moins publics et gratuits, David Mangin s'emploie à défendre le
principe de la «ville passante» fondé sur l'idée d'une moindre dépendance
automobile, d'une forte hétérogénéité des architectures et d'une véritable
diversité d'usages.