Comment, nous, les utilisateurs des langues et leurs
descripteurs, nous situons-nous face à l'interprétation des
phénomènes linguistiques ? C'est cette question qui sous-tend cet
ouvrage. Parce que sans interprétation il n'y a pas d'usage des
langues, il n'y a pas d'analyse des faits de langues, il n'y a peut-être
même pas de langues ! Conséquemment, trois dynamiques
qui se croisent :
On s'intéresse alors à l'interprétation des phénomènes, à la
sélection des données et à l'élaboration des théories dans les
sciences du langage considérées comme des sciences
anthroposociales. Mais au-delà, on s'intéresse aussi aux arrière-plans
qui nous structurent dans nos choix de «théories».
La réflexion s'engage sur quelques points d'analyse
phonologique et ouvre une discussion sur la construction des faits
décrits et les contraintes d'élaboration de frontières en rapport.
Finalement le champ s'élargit et la question devient : qu'est-ce qui
entre en jeu dans le rendu compte des phénomènes et la
construction des faits ? Et parmi les domaines de connaissance
concernant l'homme et la société il n'en est guère qui soient
exclus : anthropologie, sociologie, linguistique, histoire sont au
rendez-vous, sans oublier l'acteur essentiel qui, dans un procès
intersubjectivement validé le liant aux phénomènes du monde et
au monde des autres acteurs, détermine l'élaboration de ces
domaines de connaissance.