L'abbé Breuil
Le pape de la préhistoire
Le 14 août 1961, il y a cinquante ans, disparaissait l'abbé Henri Breuil. Ce voyageur infatigable, qu'amis et adversaires aimaient surnommer le « pape de la préhistoire », pouvait partir tranquille : ses travaux avaient largement contribué à poser les fondements de la préhistoire moderne et à faire connaître l'art des cavernes.
Professeur au Collège de France, membre de l'Institut, comblé d'honneur, « l'abbé » eut moins de chance avec sa propre Église qui préféra le tenir à distance. Ainsi, le pape Pie XI lui refusa l'entrée de l'Académie pontificale des sciences. Son amitié avec le père Teilhard de Chardin et ses recherches qui, inévitablement, croisaient la question de l'évolution, à une époque où l'Église catholique préférait s'en méfier, expliquent peut-être cela.
Breuil fut pourtant un grand scientifique et un prêtre fidèle. Comme en témoigne cette biographie qui s'applique à faire remonter à la lumière, un homme attachant et souvent drôle, qui passa presque huit cents jours de sa vie à traquer les origines de l'humanité dans l'obscurité des cavernes.