Entretiens avec Alain BADIOU et Jean-Claude MILNER. Qu'est-ce qu'une « prise de parole » publique aujourd'hui ? Sur quelles scènes ou quels tréteaux les « Intellectuels » s'expriment-ils ? Autant de questions urgentes, dans le contexte du houleux débat sur la place à accorder à la recherche et à la transmission des connaissances. C'est tout le problème du devenir des savoirs (de tous ordres) dans l'espace public qui se pose ici, mais aussi celui de l'« Intellectuel », de son rôle usé, de son existence même, sur lesquels pèsent des doutes légitimes. Labyrinthe tente d'y voir plus clair dans un paysage hanté par ce fantôme présent-absent de l'« Intellectuel » en dessinant des figures de « parleurs » contemporains, sous formes de « Caractères » à la manière de La Bruyère, rafraîchie et revivifiée de l'Expert au Comique, du Gourou au Porte-parole et de « Portraits » croquant une série de parleurs contemporains et singuliers de Jacques Rancière à Dieudonné, de Francis Fukuyama à Daniel Schneidermann. Le petit théâtre intellectuel ainsi mis en scène est aussi une topographie des prises de paroles contemporaines, réelles, possibles et souhaitables (ou évitables...), qui emprunte à la critique, la sociologie, la philosophie ou la littérature. En-dehors du dossier, mais en rapport évident avec celui-ci, on lira les propos d'Alain Badiou et de Jean-Claude Milner qui s'expriment, dans deux entretiens, sur la question de l'universel, mais aussi sur le gauchisme, la langue française, et Mai 68.