« Après la dernière livraison de notre revue sur Le petit théâtre intellectuel, qui était très architecturée et composée pour l'essentiel de courtes interventions, Labyrinthe prend cette fois un parti tout différent : celui de l'assemblage, comme autre expérience du savoir. Il y a donc dans le présent numéro un effet de montage, qui articule trois longs textes divergents et de statuts hétérogènes : la première traduction française, par Laurent Ferri, de l'introduction du célèbre ouvrage de Hayden White, Metahistory (1973) ; une robuste enquête, que signe François Rastier, sur la poétique nazie de la philosophie heideggérienne ; une élaboration théorique sur les rapports entre discours, littérature, politique et apolitique sous forme d'un « trilogue » entre les directeurs de la rédaction. Chacun de ces articles peut être lu indépendamment ; les lecteurs trouveront une notule de présentation au début de chaque texte. [...] Ces textes suggèrent, ils affirment, ils interrogent. Il serait faux de dire que les analyses que nous publions ont fait l'objet d'un consensus même au sein de la rédaction. Bien sûr, nous nous sommes réciproquement signifié notre véhémence habituelle. Ce fut bon signe, la marque de controverses qui s'ouvraient, et dont la puissance durerait plus que la brièveté d'une altercation. Il nous a semblé enfin, comme l'indique notre titre, que ces problèmes relevaient del'excellent jeu dit de la "patate chaude". Voilà, nous avons lancé : qui rattrapera maintenant la patate ? » Extrait de l'éditorial.