Après la chute de la France, en juin 1940, il s'en est fallu de peu que la Grande-Bretagne parvienne à un accord de paix avec le IIIe Reich et accepte le partage du monde qu'Hitler lui proposait depuis son arrivée au pouvoir.
En parvenant, sur le fil, à faire échouer ce plan, Churchill n'a pas seulement triomphé des partisans de l'« apaisement », regroupés derrière son prédécesseur Neville Chamberlain. Les forces qu'il a vaincues in extremis s'activaient depuis deux décennies pour répudier l'ancienne « entente cordiale » entre Londres et Paris au profit d'un accord géopolitique global avec l'Allemagne : à cette dernière, la domination du continent ; à l'Empire britannique, un leadership écrasant sur le commerce mondial.
Ce rêve n'a pas seulement été poursuivi par de nombreuses figures de l'aristocratie anglaise, sans parler d'une partie de la famille régnante, fidèle à ses origines allemandes - à commencer par le roi Édouard VIII, incontestablement nazi. Il était largement partagé au sein de la City et ses adeptes se recrutaient dans tous les secteurs de l'opinion, syndicats compris.
Quant à Hitler, sa fascination pour l'Angleterre était inséparable de sa doctrine raciste, forgée au contact d'un Britannique ayant renié son pays pour embrasser la patrie de Wagner : Houston Stewart Chamberlain (rien à voir avec Neville), considéré par les nazis comme leur second « prophète ».
Écrite d'une plume alerte et riche de nombreuses révélations, voici l'histoire jamais racontée de ces liaisons dangereuses qui faillirent changer la face du monde.