Quatrième volet d'une longue étude conduite par Jean-Pierre Leguay aux Presses universitaires de Rennes sur les éléments de la nature, l'eau, le feu, la terre dans sa dimension urbaine, l'air associé ou non au vent est par définition immatériel, invisible, insaisissable. Il se confond volontiers avec le monde divin, avec le Paradis, occupe une place privilégiée dans le surnaturel, le merveilleux d'essence cosmique ainsi que dans les plus anciennes croyances sur les cieux. Mais cet élément naturel se dégrade aisément, se transforme en du « mauvès hair » qui favorise la propagation de l'impur, de la punaisie, des pestilences. Il s'agite, tourbillonne, met en danger la vie des marins, des voyageurs et des terriens réfugiés sur les rives. Il a sa place dans l'économie à travers des inventions comme le moulin à vent, l'usage de la voile et des gréements, des nefs, la vie domestique avec la cheminée, l'industrie du métal et du verre. L'absence de l'air débouche sur l'asphyxie par accident avec la noyade, sur le suicide, sur la maladie (la phtisie) ou l'exécution par pendaison ou enfouissement. À l'issue de ce parcours aussi savant que jubilatoire dans les archives médiévales et dans la littérature classique, l'auteur nous livre une brassée d'anecdotes et de récits concrets, qui nous font voir sous un autre jour un monde plein de vie.