Monsieur Legris : T'es qui ? Moi, c'est Legris. Legris comme les souris. Et toi ?
Confetti : J'ai partagé un jour une tartine au fromage avec des souris grises très sympathiques.
Monsieur Legris : Ben voyons !
Confetti : Et toi ? Tu es aussi sympathique ?
Monsieur Legris : Ah non non. Je suis un vieux bonhomme fatigué, pas drôle et tout à fait antipathique, crois-moi. Quoi qu'il en soit, sache que toi et tes confettis, vous ne devriez pas être ici mais à côté, chez la famille Voisin.
Confetti : Je peux attendre, pas grave.
Monsieur Legris : Si, c'est grave. Ils sont en vacances et je n'ai aucune idée de quand ils vont rentrer.
Confetti : Pas grave. Je vais rester ici en attendant. Je ne dérangerai pas.
Monsieur Legris : Impossible. Je... je... Regarde ! C'est... c'est petit, c'est moche, pas confortable, ce... c'est... ce n'est pas un endroit pour toi. Tu t'es regardé ? Tu es bien trop bariolé.
Confetti : Je ne dérangerai pas.
Monsieur Legris : C'est toi qui le dis !
Confetti : Je ne dérangerai pas. Pas longtemps.
Monsieur Legris : Pas longtemps ? Qu'est-ce que tu en sais ?
Confetti : Je le sais parce que je voyage tout le temps depuis que L'Ami est parti.
Monsieur Legris est invariablement vêtu de gris... et de gris. Il vit dans un décor sobre où tout est gris.
Il aime lire. Des livres gris écrits noir sur blanc. Des livres rarement imagés ou alors par des dessins à l'encre de chine.
Monsieur Legris aime les mots et les belles phrases. Quand il en croise une qui lui plaît tout particulièrement, il l'inscrit sur son tableau à côté de ses colères, du temps qu'il fait, des tâches qu'il rechigne à accomplir, des gros mots qu'il n'ose pas dire tout haut...
A vrai dire, il en a vu de toutes les couleurs tout au long de son existence ; maintenant, il a décidé que c'était fini.
Jusqu'au jour où la factrice dépose devant chez lui un colis qui va changer sa vie...