À la Guadeloupe, trois générations de femmes se succèdent
depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'aux premières
années du XXe siècle. La première, Louise, est achetée bébé
par la veuve d'un planteur. Plus tard, un pauvre blanc la
«met en case». Il finira par l'épouser. Sa fille, Hortensia,
est comme sa mère, une étrange petite fille, tentée par la
révolte mais prisonnière de sa condition. L'esclavage a été
aboli mais rien n'a vraiment changé. Puis vient Mariotte.
Un homme, qui est peut-être son père, lui raconte l'histoire
de son aïeule, la mythique femme Solitude. Elle entend
aussi parler de négresses qui savent lire et écrire. Mais
apprendre les «petites lettres», n'est-ce pas risquer de
devenir folle ?
Le réalisme du quotidien est enchanté par l'imagination
des trois héroïnes, hantées par les sortilèges. La vie est
dure. Mais c'est la joie, ou du moins l'élan à vivre et à rire,
qui l'emporte toujours.
L'Ancêtre en Solitude s'inscrit dans la lignée des grands
romans guadeloupéens écrits à quatre mains par Simone
et André Schwarz-Bart : Un plat de porc aux bananes vertes
(1967) et La Mulâtresse Solitude (1972). André Schwarz-Bart
a obtenu en 1959 le prix Goncourt pour Le Dernier
des Justes.