En 1300, âgé de trente cinq ans, Dante s'engage dans l'épreuve de la transcendance que relate la Divine Comédie. Elle l'a bouleversé pour le reste de sa vie - vie d'errance de ville en ville jusqu'à Ravenne où il finira ses jours vingt et un ans plus tard.
Dante se pose en scribe de Dieu; il rapporte ce qu'il a vu et entendu durant sa pérégrination jusqu'au plus haut des cieux comme s'il l'avait accomplie réellement.
Si Dante intitule son poème «Comédie» c'est que «la fin est heureuse» alors que le début ne l'est pas (Epître XIII). Pour changer en bien ce qui avait commencé si mal, il a fallu une suite de retournements de situation qui aboutit à celui où Amour fait revenir Dante ici-bas pour mettre par écrit son expérience.
Dante I se propose de montrer comment ces retournements successifs conditionnent la damnation ou l'élection du Pérégrin qui s'identifie finalement au Christ. Ainsi cet itinéraire spirituel retrace une apothéose, autrement dit un processus de déification - un processus tissé de mystères. Par «mystère», il faut entendre, d'une part, le Mystère comme tel, au sens théologique, et à cet égard Dante a été confronté à trois Mystères christiques majeurs: la Rédemption, la Trinité et l'Incarnation; d'autre part, le mystère au sens courant, qui tient autant à l'amphibologie de la pensée de Dante qu'aux différentes influences qu'elle a pu subir.
Dante II traitera de trois aspects complémentaires de Dante: le partisan, l'homme de langage et le visionnaire.