1902 : L'École de la République supprime la "classe de rhétorique". 1995 : la rhétorique fait sa rentrée officielle au baccalauréat de français par une épreuve d'argumentation.
Étrange éclipse et juste retour dans notre société de communication : entourés de messages et d’injonctions multiples, il nous importe plus que jamais de décider, plaider, négocier en toute lucidité ; autant d'actes qui supposent une maîtrise de l'argumentation et de l'art qui en traite, la rhétorique.
Pour ce faire il convient de revenir aux sources. Observateur critique de la première démocratie athénienne, Aristote conçoit, dès le IVe siècle av. J.-C., le premier grand traité d'argumentation. Recensant systématiquement les formes de preuves et les modes de raisonnement persuasifs, sa Rhétorique nous ouvre la voie d'une argumentation méthodique et motivée.
Dans ce parcours initiatique, la littérature ne saurait être de reste : intimement liée à l'histoire de la rhétorique, miroir critique du monde social, elle constitue un remarquable simulateur des pratiques argumentatives. C'est la raison d'être des seize études littéraires en seconde partie de cet ouvrage : montrer la valeur méthodologique de l'argumentation pour l'analyse des textes et discours, et témoigner du rôle essentiel de l'enseignement littéraire dans l'éducation moderne.