Pour le poète chinois de jadis, le vin est
aussi important que l'encre ou le pinceau.
L'ivresse qu'il procure permet de s'accorder
au cours naturel des choses, d'entrer en
communion avec les circonstances, d'être en
phase avec le flux de l'instant éternellement
présent. Le vin introduit l'homme à une
sagesse au-delà de toute morale : il permet
d'oublier le passé et de faire fi de l'avenir
pour se consacrer entièrement au présent,
dans une merveilleuse contemplation du
monde.
Dans la lignée de L'Art de vivre du tao et
de L'Art de la sieste, Hervé Collet et Cheng
Wing fun ont rassemblé ici les textes les
plus enivrants de cette tradition, de Tao
Yuan-ming, grand poète et philosophe
amoureux du vin, à Lu Yu, «le vieil homme
qui n'en fait qu'à sa guise» en passant
par Li Po, «buvant seul sous la lune».