Le 26 avril 1901, à une centaine de kilomètres seulement d'Alger, la population musulmane d'un petit centre de colonisation vinicole dénommé Margueritte se soulève contre la présence française. On compte cinq victimes parmi les Européens. La répression se veut d'une ampleur « exemplaire ».
Coup de semonce dans une Algérie que l'on disait « pacifiée », cette révolte paysanne d'un jour manifeste toute la complexité native du rapport entre oppression politique, résistance économique et manifestation religieuse. Quant à la riposte du pouvoir colonial elle préfigure les méthodes qui se développeront à grande échelle à partir des massacres de Sétif et de Guelma (1945).
Resté à juste titre dans la mémoire algérienne comme un jalon porteur d'avenir, ce « micro-événement » mérite aussi d'être relu au regard des aspirations nouvelles qu'exprime le « Printemps arabe ».
« Cet ouvrage offre de l'événement un récit aussi vivant que précis, attentif tant aux destins individuels qu'aux forces collectives, et qui en dégage au mieux la portée annonciatrice. [...] À plus d'un siècle de distance, la lointaine flambée de Margueritte y trouve encore à susciter des questions nouvelles. »
Benjamin Stora