«Tout était allé tellement vite, cette voiture arrivant sur
elle à fond de train, à l'entrée du tunnel, se collant contre
elle dans un raclement de tôles, et s'en détachant, tellement
vite, avant de zigzaguer, de taper à gauche, à droite,
et d'aller emboutir un des piliers centraux dans un fracas
abominable.»
Il y a aujourd'hui, en France, ou ailleurs, quelqu'un qui se
trouvait au volant d'une Fiat Uno blanche sous le tunnel
de l'Alma, peu après minuit, le 31 août 1997, quand la Mercedes
de la princesse Diana l'a dépassé en trombe, a raclé
sa voiture et s'est écrasée sous ses yeux.
Ce conducteur ne s'est pas arrêté, il a dépassé la Mercedes
emboutie et il a filé. Dans les semaines suivantes, il
ne s'est pas signalé. Il est peu probable qu'il ait pu agir
ainsi à l'insu de tous dans son entourage.
Il y a donc sans doute plusieurs personnes aujourd'hui,
en France, ou depuis longtemps loin de France, qui savent
exactement ce qui s'est passé sous le tunnel de l'Alma, et
qui s'étonnent chaque matin de n'avoir pas été retrouvées.
À moins qu'elles ne soient mortes, ces personnes, l'affaire
ayant brutalement infléchi le cours de leur vie.