Brékékékéx koax koax. Le coassement du chœur des Grenouilles qui accompagne la catabase de Dionysos, parti aux Enfers chercher un bon poète tragique, est sans doute le vers le plus célèbre d’Aristophane : les animaux de son théâtre méritaient une étude qui cherchât à vérifier en quoi ils pouvaient définir l’œuvre du poète comique au point d’en devenir l’emblème. Animaux bons à manger, chœurs zoomorphes, métaphores et comparaisons animales qui envahissent le texte et la scène, tous sont investis d’une fonction symbolique essentielle dans la représentation de la société des hommes qui intéresse le poète, et constituent une véritable clef d’interprétation pour l’ensemble de son œuvre. Qu’il s’agisse du style et de la dramaturgie de ce représentant de la Comédie ancienne, du regard qu’il porte sur la Cité à travers l’utopie et la satire politique, ou encore du dialogue qu’il entretient avec la tradition littéraire et de la réflexion qu’il mène inlassablement sur le métier de poète, il n’est en fait pas un seul aspect du théâtre d’Aristophane qui ne puisse être éclairé par l’étude de son bestiaire.