Le cerveau et la putain
Quand la science oublie la finalité
Le Cerveau et la Putain : ce titre étrange aurait fort étonné Kant. Il se veut, pourtant, un écho à la distinction kantienne entre deux types de jugements, les uns concernant les sciences de la matière, les autres celles de la vie. La thèse défendue ici par Michel Lefeuvre consiste à montrer qu'il n'y a pas à rougir de la finalité et qu'il vaudrait mieux la considérer comme « épouse » plutôt que comme « putain », à condition de la penser avec les moyens actuels offerts par la cybernétique.
L'auteur reproche à de nombreux biologistes contemporains leur méprise historique : on n'est plus au temps de Kant pour juger comme lui de la finalité ; si on refuse au cerveau lui-même cette propriété d'être avant tout un instrument d'adaptation aux conditions mouvantes de l'univers physique, ne lui refuse-t-on pas toute existence ?
Cet ouvrage, sous des perspectives multiples, offre aussi une réflexion sur les grands courants de pensée de notre époque : existentialisme, phénoménologie, structuralisme, philosophie de l'Être (notamment Merleau-Ponty).