Le Dernier Chant des cigales
Automne 1955. Toussaint Gariel, maire du village de Saint- Romain, niché dans l'arrière-pays varois, est convoqué à la préfecture. Sa mission ; annoncer à ses administrés une nouvelle qui va bouleverser leur vie, car leur village va être absorbé par le nouveau camp militaire de Canjuers. Expropriés, les habitants vont devoir quitter leur maison dans un avenir très proche, Comment faire accepter l'inacceptable ? Toussaint va devoir faire face à la résistance annoncée des villageois, exacerbée par les jalousies et de vieilles rancoeurs qui refont surface. Quel sera le sort de Saint-Romain et de ses habitants ?
- Monsieur le maire, monsieur le maire, c'est une lettre de la préfecture !
Les personnes qui croisèrent Toussaint dans les couloirs de la préfecture, à sa sortie du bureau du préfet, durent penser qu'il était ivre. Il chancelait, tant la nouvelle qu'il venait d'apprendre était impossible ci comprendre et encore moins à admettre.
Saint-Romain allait être vidé de ses habitants et rayé de la carte. Rien que ça ! Nul n'était besoin, en effet, de se soucier de réparer le toit de la mairie ou de réfléchir à la sécurité des automobilistes traversant le village, puisque tout allait disparaître.
Au moment où il s'était insurgé contre ce projet, le préfet avait regardé sa montre et lui avait lancé, calmement :
- Que pensez-vous qu'une centaine d'habitants puissent faire contre une volonté politique venue de Paris ?