Un livre qui sent le soufre. Qui se lit en deux heures brûlantes, d'un trait. D'ailleurs, pas de chapitre, rien que ces paragraphes découpés comme on fait au cinéma, plan-séquence, cadrage, scénographie, gros plan, voix.
Trois personnages, dont un qu'on ne fait qu'apercevoir à la fin. Les autres ne comptent pas.
L'auteur a 18 ans.
Donc, une fille, deux garçons, une histoire d'amour et évidemment qui finit mal. Sauf que derrière il y a la guerre, les blessés, l'absence et l'incertitude.
C'est bien la fin d'un monde. La fin de l'ordre bourgeois, les amours réglementées, et comment les corps y mettent le feu.
Raymond Radiguet meurt deux ans plus tard, en 1923. L'oeuvre s'arrête en une poignée de livres. Elle nous dérange encore. Une littérature est née, qui reprend pour notre monde moderne la subversion essentielle.
Le diable au corps : pas une ride.
FB