Nous communiquons avec le monde et avec les autres par la médiation du langage, des concepts et des mots. Nous dialoguons.
Le dialogue s'instaure parce que nous sommes au monde, existons et sommes capables de communiquer avec lui. Ainsi s'expriment les conditions d'existence d'un dialogue avec le monde par lequel l'acte de connaître se comprend et la connaissance se construit. Une dialogabilité se joue. La connaissance humaine dépend des propriétés de sa genèse, celles du dialogue dont les conditions de possibilités constituent aussi des limitations.
Ainsi s'affirme que l'acte de connaître qui engage perception, interprétation et observation produit une connaissance toujours partielle, partiale et parcellaire pour cause d'incomplétude, d'autoréférence et d'indétermination.
Cet ancrage ternaire trouve une expression formalisée dans une ingénierie du dialogue avec le monde. Expression formalisée d'une pensée qui doit se penser par ses propres moyens, l'ergonomie d'exploration conceptuelle proposée est mobilisée pour l'étude des concepts fondamentaux associés à une lecture théorique de l'action. Les concepts de régulation, de règle ou bien encore de projet sont explorés dans leurs diverses saisies langagières indispensables à une compréhension de l'action collective comme régulation.
Le jeu interprétatif qui permet de dialoguer avec le monde et avec les pairs ne conduit nullement au relativisme. Tout au contraire : une rigueur d'interprétation s'affirme dans un dialogue réglé et dès lors possiblement régulé.