Oser parler du « don », c'est prendre à rebours la logique économique et les dérives sociales qu'elle génère ; c'est faire droit à une attente inamissible des personnes et des sociétés.
« Faire un don » perturbe de l'intérieur les mouvements économiques et leurs lois d'échange. Marcel Mauss a estimé que l'échange de dons unifiait les sociétés, mais un don sans retour, et donc sans contre-don, peut ouvrir celles-ci à des dimensions d'essentielle humanité, irréductibles aux lois des marchés.
Jacques Derrida et Jean-Luc Marion accompagnent la réflexion que voici. Paul Gilbert et Silvano Petrosino y rappellent que nos vies n'appartiennent pas au seul domaine de l'échange égalitaire et que la gratuité y est essentielle. L'amitié et la paternité en témoignent.