Le flou du monde
« Samuel se procura l'avion. Un avion à hélice pour l'épandage de pesticides. L'agriculteur marchait dans la combine : ayant reçu un cadeau en contrepartie, il déclarerait que son avion avait été volé. S'en aller sans faire ses adieux était encore plus diffìcile. Oz laissa tout son argent à son père. Il déposa le collier de sa mère sous l'oreiller de sa soeur, un collier en pierre de lune qu'il avait toujours revendiqué comme sa propriété, sans doute parce que c'était lui qui avait passé le moins de temps avec Nika. Il ne laissa pas de message. Quant à Samuel, il rédigea pour son amie et pour ses parents des lettres plus ou moins réussies, même après de nombreuses tentatives. "C'est pas parce que tout le monde sait qu'on va partir que ça fait moins mal", dit Oz. »
Dans une langue poétique et aérienne, Iris Wolff nous raconte le destin de plusieurs générations d'une famille et de ses proches. En Europe centrale ou en exil, leurs liens sont mis à rude épreuve. Le flou du monde recèle aussi une histoire d'amour à l'ombre de la grande Histoire, entre oppression et liberté, Est et Ouest.