Les journalistes de presse écrite, spécialisés dans le domaine de l'information judiciaire, et leurs sources judiciaires forment un couple désormais indissociable et constituent un système d'action.
De fait, l'interaction est de plus en plus grande entre faits-diversiers, chroniqueurs judiciaires, enquêteurs spécialisés dans les affaires politico-financières d'une part, avocats et magistrats d'autre part. Le journaliste mène parfois une véritable instruction parallèle, en marge de celle du magistrat instructeur. De leur côté, les magistrats mettent en oeuvre des stratégies en direction des journalistes et les avocats réservent de plus en plus souvent aux représentants de la presse la primeur de leurs plaidoiries. La production de l'information judiciaire apparaît alors comme l'enjeu d'une lutte de pouvoir qui oppose les journalistes et leurs sources d'information.
C'est ce flux d'échanges et d'influences réciproques, suscitant au mieux la mise en place de mécanismes d'adaptation et de régulation, au pire une véritable confrontation entre ces protagonistes que l'auteure a souhaité dévoiler au terme d'un travail de longue haleine. Journalistes, avocats, magistrats, plus de soixante personnes ont accepté de revenir sur des pratiques, souvent ignorées du public. Avec à la clef un constat, réjouissant pour les uns, amer pour les autres, la coopération l'emporte le plus souvent sur le conflit.
Photo de couverture: Emmanuelle Barbaras.