Que ça commence avec un vent de nuit, un vent chaud et humide comme au début de l'humanité. D'où je suis perchée, sur l'autre rive, je peux voir les maisons, les lampadaires, le dernier traversier qui vient de mouiller au quai rouge. Je devine la terre labourée du futur champ de maïs jaunes des voisins, la route grise qui serpente le tour de l'île, je devine aussi notre maison-mobile parquée à côté de notre poste d'essence, le Gaz-O-Tee-Pee. Un vrai beau bric-à-brac pour des débiles mentaux oubliés.