Première introduction au séminaire de 1978-1979 de
Michel Foucault au Collège de France.
Depuis la mort de Michel Foucault en 1984, de
nombreuses exégèses ou critiques de sa pensée ont été écrites.
La publication en 1999 de Dits et Ecrits a suscité de
nouvelles interprétations des textes de Foucault mettant son
travail en perspective. Ainsi de l'éthique et de la biopolitique.
Cependant à isoler éthique et biopolitique, on risquerait
de ne pas prendre la mesure de l'apport de Foucault. Peut-on
en effet rendre autonomes l'éthique et la question de la
subjectivation d'une philosophie politique ? Peut-on
comprendre le concept de biopolitique sans le relier à sa
réflexion sur le libéralisme ? La biopolitique, selon Foucault,
est la technologie politique du libéralisme naissant. Elle vise
à améliorer ses performances jusqu'au déclin de sa raison
d'être.
Un libéralisme sans liberté interroge l'obstination avec
laquelle Foucault tente de proposer de nouvelles catégories
de philosophie politique qui ne soient pas l'exclusive d'une
philosophie du pouvoir. En effet, l'introduction du terme de
libéralisme est concomitante de la création de concepts
comme ceux de biopolitique, de gouvernementalité.
L'instauration de ces notions est complexe car elle renvoie à
une lecture inédite du libéralisme qui n'est pas considérée
comme une doctrine, ni comme une construction d'un
système dont la liberté serait le centre, non plus qu'un idéal
politique, voire une idéologie dominante. Pour Foucault, il
s'agit d'une effectuation d'un type de rationalité qui met en
oeuvre une technologie politique spécifique.