Destiné à se métamorphoser en danse, le livret serait un texte transitoire et privé de valeur littéraire. Pourtant, des Ballets russes aux années 1960, les collaborations entre le ballet et les écrivains connaissent un essor sans précédent. Que cherchent les écrivains dans cette forme a priori éphémère ? S'agit-il de s'emparer du livret en poète, d'en faire une oeuvre digne d'être appréciée pour elle-même, ou au contraire de s'éloigner de la littérature pour se rêver chorégraphe ? À une époque où la littérature voit son statut d'art dominant vaciller et où la danse conquiert son autonomie, le ballet conserve à l'écrivain sa place dans la création chorégraphique pour mieux interroger les définitions de la littérature et de la danse.