Le Maître-Mot
Le Maître-Mot aurait pu s'intituler « L'Épopée du langage ». Qui en serait le héros ? Celui qui se sert goulûment de tous les mots du PPL (le Plus Petit Larousse - afin de raconter ses aventures (elles le conduiront jusqu'au sacrifice de sa vie) - ou ne serait-ce pas le Mot, le Maître absolu ? On sait que l'écrivain est son humble serviteur.
Le Mot prend sa revanche sur le carcan alphabétique et se retrouve, errant en toute liberté, par les chemins d'un atlas singulier : un lexique.
Notre narratrice a composé un étonnant itinéraire ; son roman est une allégorie, ironique et tendre, moins de notre système de pensée que de la raison raisonnante de qui, pourtant, flue entièrement notre rapport à l'autre. Elle l'a fait à travers une fiction qui s'apparente parfois au roman policier. Mais ne nous y trompons pas : il y a, là, un souffle épique porté par un océan dont l'énergie ressortit à notre rapport fondamental à autrui : le langage.