Pendant longtemps, l'arme nucléaire est restée entre les mains
du club des grandes puissances - États-Unis, Union soviétique,
Grande-Bretagne, France et Chine. Cet ordre a commencé
à changer lorsqu'Israël, puis l'Inde, se sont également dotés
de l'arme atomique. Le Pakistan s'est lancé à son tour dans la
course. Mais Abdul Qadeer Khan, l'un des artisans du programme
nucléaire du pays, en a profité pour mettre sur pied un formidable
réseau international de prolifération des technologies, des outils
et des matériaux nécessaires à la fabrication de la Bombe. Il a
offert ses services à l'Iran, à la Corée du Nord, mais aussi à l'Irak,
à la Libye et sans doute à d'autres.
Aujourd'hui, le programme nucléaire iranien suscite, au Moyen-Orient,
à la fois l'envie et la crainte. Qui sera le prochain domino du
grand jeu nucléaire ? L'Égypte, l'Arabie saoudite, l'Algérie et la Turquie
sont des candidats potentiels. Mais alors que le Pakistan s'enfonce
dans la crise, Ben Laden s'intéresse également à l'atome...
Bruno Tertrais travaille depuis plus de dix ans sur ce dossier. Il a
eu accès aux documents les plus sensibles et à des témoignages
essentiels. Avec Le Marché noir de la Bombe, il lève le voile sur les
secrets de la prolifération nucléaire. Dans ce livre où la réalité
dépasse parfois la fiction, il explique comment la CIA a réussi à
pénétrer le «réseau Khan» après avoir longtemps fermé les yeux
sur ses trafics. Il décrit les ramifications du complexe atomique
pakistanais et analyse avec lucidité le risque de terrorisme
nucléaire.