Le médecin, le malade et le philosophe
Que vient faire le philosophe dans cette relation entre malade et médecin qu'on nomme consultation ? D'abord user de la discipline philosophique pour discerner les enjeux, les attentes, remplacer la plainte et la sidération par un effort de lucidité et de compréhension, garder la porte ouverte à l'espérance pour élargir le champ des possibles. Qu'il s'agisse de dire ou d'entendre la vérité sur la maladie, de sauvegarder la dignité de la personne lorsque le corps défaille, de penser cet acte particulier qu'est une intervention médicale ou chirurgicale ou de vivre l'accompagnement, chacun, malade, proche ou médecin est ainsi amené à développer des vertus particulières qui constituent une petite éthique de la sollicitude. « Ne pas se moquer, ne pas pleurer, ne pas maudire mais comprendre » est la devise spinoziste qui guide cet essai, lequel atteste que la sagesse des Anciens est toujours d'actualité. Ce livre est la reprise largement amendée d'un ouvrage paru en 2002 sous le même titre.