La parfumerie moderne s'est constituée
à travers de lentes ruptures. Avec le sacré
tout d'abord, avec la pharmacie et, plus
près de nous, avec la nature. Le prêtre
parfumeur a laissé la place au parfumeur
apothicaire, médecin, gantier, couturier,
artiste, chimiste et industriel. Avec l'avènement
des molécules de synthèse, le
parfum se dégage de ses liens avec les
corps végétaux et animaux. Désincarné,
il devient produit abstrait et objet
marketing.
C'est cette histoire que retrace ici Annick
Le Guérer, de l'Antiquité à nos jours, en
passant par l'âge d'or de Versailles,
l'époque des Coty, Guerlain, Caron,
Chanel ou encore Lanvin et Patou,
jusqu'au triomphe des grands groupes
lessiviers.
Elle dresse aussi un bilan de la parfumerie
aujourd'hui : face à la concentration
industrielle et aux stratégies de la
grande distribution, la parfumerie «de
niche» et les nouveaux «indépendants»
réussiront-ils à redonner sa richesse
créative au parfum ?
Bref, redeviendra-t-il objet de rêve ?