« Aidons l'argent à quitter les paradis fiscaux. »
« Le vivre ensemble, c'est bien, sauf à huit dans une même pièce. » Ces slogans du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD)-Terre Solidaire et du Secours Catholique défont les clichés misérabilistes et bouleversent le rôle habituellement assigné aux chrétiens et aux humanitaires : porter secours aux blessés sur le champ de bataille, soigner et repartir chez eux en attendant la prochaine catastrophe.
Mais quand elles se mêlent des questions d'immigration, de fraude fiscale et qu'elles combattent les causes de l'injustice, ces deux associations sont-elles vraiment dans leur rôle ? Pourquoi continuent-elles de s'appeler catholiques ? Pourquoi persistent-elles à avoir comme partenaires des femmes et des hommes qui ne sont pas chrétiens ? Pourquoi, enfin, insistent-elles autant pour donner la parole et du pouvoir aux personnes qu'elles accompagnent ?
Interrogés par Aimé Savard, Guy Aurenche et François Soulage, respectivement président du CCFD-Terre Solidaire et du Secours Catholique, racontent l'aventure de leurs associations dont les modalités d'action sont à la fois différentes et complémentaires. La présence auprès des plus vulnérables, la prise en compte de leur parole et le nécessaire combat pour la justice, bien loin de s'opposer, se rejoignent dans le service du frère inscrit dans l'Évangile. Cette dynamique inspire Diaconia, une démarche qui invite les communautés chrétiennes à découvrir que le service de la fraternité n'est pas l'appendice, mais le coeur de leur foi. Avec les dizaines de milliers de membres de leurs associations, Guy Aurenche et François Soulage témoignent de l'espérance dans un à-venir commun pour tous les habitants de la planète. Par passion. Par amour de la vie.