Après son livre-témoignage, Des clairières en attente (Médiaspaul, 2021), plaidoyer des petits groupes coopératifs et des réseaux qui vivent et annoncent le Poème - cet autre nom de l'Évangile -, Jean Lavoué nous dévoile sa vision même du Poème (du grec poiein, faire). Dans la tradition chrétienne, Jésus est le Poème par excellence, le « Verbe fait chair ». En explorant la dimension christique du Poème, l'auteur en élargit la conception et le montre également à l'œuvre dans l'ensemble des autres spiritualités humaines.
Le Poème symbolise pour lui le dynamisme co-créateur, associant l'humain et le mystère qui le dépasse, dans l'émergence progressive d'une vie plus accomplie. C'est le Verbe de Vie pour l'évangéliste Jean. Un auteur comme Pierre Teilhard de Chardin en a fait dans son œuvre l'axe même de la transformation de l'univers. Depuis, bien d'autres auteurs ont enrichi cette vision d'une création continuée, associant Dieu avec l'ensemble des femmes et des hommes dans une œuvre commune. Elle se trouve au cœur de la théologie protestante du Process, avec, en France, des auteurs comme André Gounelle ou Raphaël Picon.
C'est en poète que Jean Lavoué nous livre sa propre méditation, comme une petite « poétique de la théologie », pour reprendre le titre d'un livre de François Cassingena-Trévedy, qui préface cet ouvrage.
Le devenir de l'humanité, la question de la survie de notre planète, la rencontre interspirituelle et l'accueil de la diversité, autant de thèmes devenus aujourd'hui cruciaux, sont ici présentés comme les fruits d'une vision renouvelée de ce Poème dont nous sommes, avec le divin, les co-créateurs.