(...) il n'est pas exagéré d'affirmer que la place occupée par Le Rêve dans le Pavillon rouge dans la littérature chinoise est au moins égale, sinon supérieure, à celle d'À la recherche du temps perdu dans la littérature française. C'est le plus grand roman au sens propre du terme de l'histoire littéraire de Chine.
(...) Par un beau jour d'été particulièrement torride, alors que Shiyin lisait dans son cabinet de lecture, il s'endormit en laissant glisser son livre sur ses genoux.
Il rêva d'un lieu inconnu. Il vit un moine bouddhiste et un maître taoïste s'approcher en devisant gaiement. « Où vas-tu avec cet objet stupide ? disait le maître taoïste. - Ne t'inquiète pas, répondait le moine en souriant. Une histoire d'amour de plus à résoudre aujourd'hui. Les personnages n'ont pas encore revêtu leur forme humaine, mais l'objet que voilà va me servir à leur faire vivre une expérience particulière... »