Le rickshaw fantôme et autres nouvelles
La capote du rickshaw était retombée en arrière, et, à l'intérieur, aussi vrai que j'implore chaque jour la mort et que je redoute la nuit, était assise Mrs. Keith-Wessington, un mouchoir à la main, et sa tête d'or baissée sur le sein. Sans cesse je revenais à ce cercle de pensée, et sans cesse renonçais à comprendre, dérouté et désespéré.
Le loueur me déclara que jamais il ne voudrait se servir du rickshaw d'une memsahib morte, que cela portait malheur. Étrange idée, n'est-ce pas ? S'imaginer la pauvre petite Mrs. Wessington portant malheur à d'autres qu'à elle-même !
Le rickshaw conservait sa distance devant nous ; et mon ami aux favoris rouges semblait tirer grand plaisir de la description que je faisais de ses mouvements.
« Hallucinations, Pansay - rien qu'hallucinations ; et tout cela, la faute des yeux, du cerveau et de l'estomac. Et le principal, l'estomac. Vous avez le cerveau trop riche, un estomac médiocre, et les yeux foncièrement malades. Remettez-vous l'estomac d'aplomb, et le reste suivra. Tout cela veut dire que vous avez besoin d'une pilule. C'est moi qui, à partir de cette heure, vais être votre médecin ! Car vous représentez un phénomène trop intéressant pour qu'on le néglige. »
R. K.