Dans cet essai, paru pour la première fois
dans la revue Politics en 1946, Macdonald esquisse
un bilan sans concession du projet marxiste
d'émancipation, et plus généralement des idées
révolutionnaires du XIXe siècle, au sortir des deux
Guerres mondiales : que reste-t-il du socialisme,
et même de la démocratie, après trente ans de guerre
industrielle, de dictatures totalitaires,
de centralisation étatique ? Peut-on encore croire que
la science fasse progresser l'homme, après l'invention
des gaz de combat, des camps d'extermination et de
la bombe atomique ? Le diagnostic de Macdonald
tranche avec l'atmosphère optimiste d'après guerre,
alimentée par la victoire des Alliés sur le IIIe Reich,
par l'euphorie qui gagne une partie de la gauche
du fait du prestige acquis par l'URSS, et les succès
électoraux de la social-démocratie à l'Ouest.
Sur l'obsolescence du clivage droite-gauche,
sur l'impérialisme de la méthode scientifique
et de la technique moderne, sur la prolifération
du phénomène bureaucratique au sein même
du capitalisme dit libéral, cet auteur est d'une
clairvoyance exemplaire.