Le retour sur la scène politique de «l'insécurité» lors de la campagne présidentielle de 2002 rappelle que le champ du pénal est devenu le domaine d'une rationalisation politique, comme celui du social l'a été dans les années keynésiennes entre 1930 et 1980.
Cette rationalisation ne va plus de soi. Autant des élites du XIXe siècle étaient soudées par «l'obsession créatrice» (Bernard Schnapper) de la récidive, autant celles du XXe siècle hésitent entre des politiques rétributives et des politiques réhabilitatives. Les premières privilégient la punition du coupable. Elle ressurgissent aujourd'hui régulièrement, dès que les tensions sociales s'approfondissent, alors que la violence de sang régresse régulièrement dans la longue durée. Les secondes consistent à privilégier l'individu plutôt que la société et à oeuvrer à sa réinsertion. Elles dominent le discours pénal depuis la Libération sous l'impulsion de l'école de la Défense sociale nouvelle.
Le présent volume 2 retrace les configurations successives des deux types de politiques en un «temps des doutes» sur leur efficacité. Mais la fin du XXe siècle s'ouvre aussi à une troisième acception des politiques criminelles, celle de la prise en compte du trauma des victimes. Le XXIe siècle sera peut-être celui de la justice restaurative.
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