Baudelaire célébrait le « peintre de la vie moderne » tandis que Delacroix s'inspirait en retour de nombreux textes littéraires. Tous deux s'inscrivent dans une longue histoire qui depuis des siècles a noué des dialogues multiples entre littérature et peinture. L'époque classique affirmait que la première est une « peinture parlante » alors que la seconde est une « poésie muette ». C'est cette passionnante relation en miroir qu'éclaire ce livre, en la présentant sous tous ses aspects - historiques, philosophiques, esthétiques -, et en mobilisant un double savoir, pictural et littéraire.
Par un singulier chassé-croisé c'est au moment où naît la « modernité », au XIXe siècle, que la peinture délaisse ses antiques sources livresques et que les écrivains se montrent de plus en plus fascinés par la peinture, cet art silencieux qui met au défi les capacités de la langue. Ecrire et peindre confrontent ainsi leurs pouvoirs dans un rapport de séduction ou de rivalité, qui constitue du Moyen Âge à nos jours, pour les artistes et les écrivains, un profond stimulant créateur.