Le 10 mars 1793, la Convention nationale institue un tribunal criminel destiné à réprimer « toute entreprise contre-révolutionnaire » et « tout attentat contre la liberté, l'égalité, l'unité, l'indivisibilité de la République ». Installé dans le Palais de justice de l'île de la Cité, il fait comparaître plus de quatre mille personnes pendant seize mois, et en condamne près des deux tiers à la peine capitale.
Le Tribunal révolutionnaire de Paris est sans conteste la plus célèbre des juridictions d'exception qui furent mises en place sous la Terreur pour punir les ennemis - réels ou supposés - de la jeune République. Dominé par la figure de son accusateur public, Fouquier-Tinville, il est devenu le symbole de l'arbitraire politique et judiciaire du jacobinisme au pouvoir.
S'appuyant sur les travaux les plus récents et de nombreux documents inédits, le présent ouvrage renouvelle en profondeur nos connaissances sur son histoire. Tout en proposant un récit détaillé des grands procès politiques, en particulier ceux de Marie-Antoinette, des Girondins et de Danton, Antoine Boulant offre une analyse de la composition, du fonctionnement et de la logique d'une juridiction entièrement soumise au pouvoir politique, progressivement entraînée dans une spirale meurtrière.